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Il est 18h30 et vous êtes en train de préparer le repas. Vos enfants sont censés jouer « tranquillement » ensemble pendant que vous vous activez en cuisine. Mais hélas, vous sentez la pression monter en même temps que le jeu dégénère en une dispute aussi bruyante que fratricide… quand vous ne vous retrouvez pas tout simplement avec un enfant accroché à chaque jambe, chacun en train de pleurer et/ou crier à pleins poumons, dans une quête désespérée pour obtenir votre attention/vos bras/à manger ! Bref, c’est le coup de feu! Vous vous sentez super stressé(e) et accessoirement, vous trouvez qu’ils exagèrent! Comment réagir face à ces crises épuisantes?

Première étape: comprendre ce qui se passe chez l’enfant

Cela peut sembler difficile à accepter, mais les enfants ne font pas exprès de se mettre dans tous leurs états. L’énervement que cela suscite en nous est un « dommage collatéral » mais ce n’est pas leur but premier. Leur objectif est d’obtenir la satisfaction d’un de leurs besoins de base: de l’attention, de la nourriture, de la sécurité, de l’aide… ce sont des besoins légitimes, que nous aussi avons à certains moments. Mais en tant qu’adultes, nous avons en principe la capacité de répondre à nos besoins en toute autonomie, contrairement aux enfants qui dépendent de nous.

Les enfants ont donc besoin de notre aide quand ils ont faim, quand ils sont débordés par leurs émotions (traduction en langage d’adulte courant: « faire une crise », « faire un caprice »), quand ils vivent un conflit avec leurs frères et sœurs, etc. Tout cela les amène à « mal se comporter » à nos yeux… parce qu’ils ne savent pas toujours faire bien tous seuls! A nous donc de décoder le besoin derrière le comportement pour y répondre, surtout si les enfants ne sont pas encore en âge de parler. Et même plus grands, parfois ils peuvent « partir en cacahuète » pour une broutille, parce qu’ils sont fatigués, contrariés ou affamés… Comme nous en fait 😉

Sur le moment: gestion de la crise, parez au plus urgent… aidez vos enfants à se calmer!

Vous vous en doutez j’en suis sûre, il est absolument inutile de crier de se calmer à un enfant (a fortiori à deux enfants!) qui hurle(nt) ou qui pleure(nt) ! Ca ne marche pas, sauf si on hurle assez fort pour leur faire peur… ce qui les paralyse et les empêche de réfléchir! Bref, ce n’est pas que vous voulez, mais ça peut arriver. Si c’est le cas, pas de panique: prenez-les dans vos bras dès que vous aurez récupéré vos esprits et expliquez-leur doucement que vous êtes désolé de vous être énervé. Ils s’en remettront, d’autant mieux que vous apprendrez à prendre du recul et que vous multiplierez les moments de tendresse et de complicité avec eux à d’autres moments plus propices.

Bref: rester le plus calme possible, s’asseoir au sol avec eux pour leur faire un gros câlin, et leur donner immédiatement quelque chose à manger si vous soupçonnez qu’ils ont faim, voilà qui va apaiser la crise. Pas besoin de chercher midi à quatorze heures! La colère, la tristesse et leurs dérivés sont difficiles à vivre pour les enfants, ils ont besoin de votre soutien affectueux. Si vous vous rendez compte que cela vous énerve fortement et vous empêche de les câliner dans ces moments-là, c’est un signal très précieux à propos de votre propre vie émotionnelle. Tenir un journal, faire toutes les semaines des petits exercices de relaxation ou entreprendre une démarche d’accompagnement parental pourrait vous aider, vous et vos enfants.

Troisième étape: revoir l’organisation familiale et apprendre aux enfants à gérer leurs émotions

Si cette situation se produit tous les jours, il y a fort à parier que la routine en place n’est pas propice à être heureux en famille! Faire le tri dans les obligations du soir, cuisiner la veille ou faire un plat tout prêt, commencer la soirée par un petit jeu ou lire une histoire,… il existe la plupart du temps plus de possibilités que ce qu’on pense pour ajuster le tir et éviter ce genre de crises qui franchement ne fait du bien à personne. Faire le point sur vos propres besoins, ainsi que sur vos priorités personnelles et vos objectifs pour votre vie de famille, peut être utile également pour que vous aussi soyez plus heureux!

Enfin, aider les enfants à apprivoiser leurs émotions et à exprimer leur désaccord sans recourir à la violence, est un cadeau très précieux pour toute la vie. La meilleure manière d’offrir ce cadeau, la plus utile, la plus belle et la plus efficace, est d’apprendre soi-même à écouter et exprimer ses propres émotions, et à affirmer son désaccord sans violence. Eh oui, les enfants apprennent en s’imprégnant du modèle des adultes qui les entourent! Cela peut vous sembler trop difficile ou irréaliste, voire impossible. Cela prend du temps et demande de l’énergie, c’est vrai, mais le bien-être qui en découle en vaut largement la peine. Je suis bien placée pour le savoir, ayant moi-même expérimenté ce processus sur mon chemin de consultante en parentalité. Contactez-moi si vous aimeriez savoir comment je pourrais vous aider.

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