Eduquer des jumeaux sans s'épuiser

Avoir des jumeaux, c’est comme être à la tête d’une véritable petite entreprise, avec beaucoup de chantiers urgents ouverts en même temps à gérer, mais sans aucun employé à part nous-même. On est perpétuellement à la recherche d’un équilibre précaire, sans compter l’énergie déployée à (faire semblant d’) écouter les conseils de notre entourage (d’ailleurs souvent, moins ils ont de jumeaux et plus ils ont de conseils à donner, cherchez l’erreur!). Alors si en plus on se met en tête de ne pas crier, ne pas punir et faire manger des légumes bio-locaux-mitonnés-avec-amour à tout ce petit monde à chaque repas, tout cela en continuant à vivre normalement comme avant… on risque d’aller droit dans le mur!

Les maîtres mots d’une parentalité gémellaire supportable: réalisme et sens de priorités

J’en ai déjà parlé dans mon article concernant tout le mal que nous fait ce fichu perfectionnisme, il est urgent de remettre une bonne dose de réalisme dans nos objectifs: en tant que parent de jumeaux ou d’autres multiples, nous sommes capables de soulever des montagnes et nous faisons souvent preuve d’une énergie que d’autres nous envient. Mais cela ne veut pas dire qu’il est nécessaire de soulever une montagne chaque matin! Nous avons le droit de ne pas être au top chaque jour car cela risque tout simplement de devenir invivable à plus ou moins long terme: l’épuisement parental nous guette au tournant. Arrêtez de croire que vous pouvez ou devez chaque jour être SuperWoman, autorisez-vous à en faire un petit peu moins que votre maximum au quotidien. Ainsi, vous gardez de la réserve d’énergie sous la pédale pour les périodes plus exigeantes. Si vous êtes tout le temps à fond la gomme, vous risquez de vous retrouver à sec et de caler le jour où vous aurez vraiment besoin d’être au taquet!

Le deuxième mot-clé est le sens des priorités: sachant que le besoin le plus important des enfants est d’assurer leur sécurité physique et affective, vous pouvez ré-articuler votre quotidien en déclassant d’autres tâches. En parlant du besoin de sécurité des enfants, ne pas crier ou ne pas punir, c’est une bonne idée bien sûr! Mais si toutes vos activités du jour ont le même niveau de priorité pour vous, vous risquez fort de vous retrouver très frustrée à la fin de la journée, sans rien avoir fini ni même pris le temps de faire un vrai gros câlin à vos enfants mais en ayant sûrement crié bien plus que ce que vous auriez souhaité. Ça serait quand même dommage!

Choisissez vos combats éducatifs, un jour après l’autre

J’avais déjà parlé de la nécessité de choisir ses combats pour survivre au terrible two puissance deux, mais c’est vrai tout au long de la vie avec des multiples, qu’il s’agisse de jumeaux, de triplés ou d’enfants très rapprochés qui vivent sous notre toit: de la même manière que nous ne pouvons pas à chaque instant être parfait sur tous les plans, nos enfants non plus, et notre éducation non plus. Mais chaque instant peut être parfait pour lui-même!

Je vous propose donc de choisir consciemment chaque matin un élément important dans votre éducation, et de porter votre attention dessus tout en gardant à l’esprit que ce sur quoi nous nous focalisons, grandit. Il est donc utile de mettre en lumière les capacités déjà acquises de nos enfants plutôt que leurs manques. Ou alors, si malgré toute votre bonne volonté et vos lunettes roses, certains aspects négatifs se font sentir, concentrez-vous sur un seul de ces éléments et montrez à vos enfants ce que vous attendez d’eux à ce sujet, avec patience et douceur. Nos enfants aussi aiment déplacer des montagnes pour nous faire plaisir, mais eux aussi ne peuvent pas le faire tous les jours 😉

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